La Vérité (+) : Atsinanana est l’une des quatre Régions membres de l’AIRF. Quel en est l’avantage ?
Richard Théodore Rafidison (=) : Madagascar fait partie intégrante de l’espace francophone. Beaucoup de coopérations sont établies dans ce cadre. La Région Atsinanana, quant à elle, est membre à part entière de l’AIRF. Dans le cadre de l’amélioration des relations internationales, nous avons réactualisé en 2020, peu de temps après ma nomination, l’adhésion de notre région auprès de cette entité et d’autres instances internationales. Le but est de renforcer notre présence sur le plan international. C’est important à l’heure de la mondialisation. Ces diverses instances offrent un espace d’élargissement des champs de coopération décentralisée pour la réalisation des objectifs du développement. Nos actions s’alignent aux 13 velirano déclinés en politique générale de l’Etat. En effet, la dernière assemblée générale de l’AIRF s’est tenue à Yaoundé Cameroun du 15 au 16 juin. Depuis 2020, le gouverneur d’Atsinanana a participé à ce genre de rendez-vous annuel. Cette année, en sa qualité de vice-président de l’association, il a eu droit à deux prises de parole au pupitre à la rencontre d’Yaoundé pour plaider en faveur de la jeunesse, de la formation et de la culture en accordance avec les politiques régionales francophones.
(+) : La population malagasy est justement à majorité jeune. Celle de votre Région l’est aussi tout naturellement…
(=) : Entre autres, les interventions de l’AIRF mettent l’accent sur la jeunesse qui constitue plus de la moitié de la population d’Atsinanana. Le 23 juin 2022, les membres ont plaidé pour la régionalisation en faisant connaître leurs initiatives, dispositifs et projets dans le domaine des politiques territoriales consacrées à la jeunesse en organisant le premier rendez-vous sur le sujet à Lyon avec l’appui de l’Agence française de développement.
Accompagner la jeunesse pour lui offrir des perspectives de formation et d’inclusion économique et sociale au sein des sociétés francophones est au cœur de nos missions.
C’est un immense défi auquel les gouvernements régionaux pourront répondre aux côtés de l’Etat. Le gouvernorat d’Atsinanana fait de cette perspective une de ses priorités. A cette fin, il déploie des efforts considérables en mettant en œuvre la stratégie d’appui à la jeunesse par la dotation des matériels et équipements divers de sports, la valorisation des cultures en appuyant les jeunes artistes ainsi que les jeunes entrepreneurs et l’encouragement des lauréats aux examens officiels qui sont récompensés de fait.
(+) : Parlant toujours de ce sujet en accord avec le développement régional, le projet Volobe Amont est en cours de démarrage sur le sol d’Atsinanana. Où en est la place à donner aux jeunes ?
(=) : Le projet est sur les rails. Le territoire du District de Toamasina II en abrite le site d’implantation. La signature de la convention qui vaut démarrage effectif du projet a eu lieu au palais d’Etat d’Iavoloha le 26 mai dernier. Le gouvernorat salue l’effectivité de la signature qui symbolise, aux yeux des acteurs du développement à Toamasina et dans toute la Région
Atsinanana, unité et solidarité. En effet, chaque entité a apporté sa part de brique pour plaider en faveur de la signature. Le gouvernorat insiste par ailleurs sur la mise en place d’une politique de la formation et de l’emploi transparente pour que la jeunesse tamatavienne trouve sa place dans les recrutements à venir.
(+) : La jeunesse régionale est justement en quête de modernisation soutenue ?
(=) : A juste titre, la modernisation des villes est au cœur de nos actions. Nous investissons beaucoup dans la construction des routes en pavé et en béton, conformément aux consignes présidentielles. Les chefs-lieux des sept Districts constitutifs de la Région en bénéficient tous. Pour ce faire, l’Etat central nous dote à titre de subventions 2 milliards d’ariary. Nous construisons également 2 à 3 km de route par District. La dotation d’engins par le Président Andry Rajoelina nous a permis d’ouvrir 150 km de pistes rurales pour désenclaver des Communes et des Fokontany souffrant d’éloignement.
(+) : Vos perspectives pour cette année requièrent une plus grande dynamique de solidarité et de gros moyens financiers. Qu’en est-il au juste ?
(=) : Le partenariat public-privé nous est cher. La contribution active des acteurs est encourageante et louable. Quant aux moyens financiers, le gouvernorat fonctionne avec plus de 3 milliards d’ariary de budget annuel dont 2 milliards de subventions de l’Etat. Les interventions couvrent de façon équitable les 91 Communes des sept Districts de son ressort au profit de plus de 1,6 million d’habitants à environ 60% âgés de moins de 18 ans. Les ressources provenant des ristournes minières d’Ambatovy sont d’une aide capitale. L’utilisation est suspendue depuis le second semestre 2020. La donne change maintenant. L’Etat venait d’autoriser en Conseil des ministres leur utilisation. Nous le remercions vivement. Les Communes et les Régions bénéficiaires attendent la mise en œuvre de cette décision pour répondre aux attentes de la population notamment en matière sociale et infrastructurelle (routes, ponts, écoles, Tranompokonolona, centres de santé, eau, sécurité…).
Propos recueillis par M.R.